Atteindre la sérénité, c’est lâcher prise des messages inhibants, des messages contraignants qui contrôlent nos vies, c’est devenir conscient des dépendances et des codépendances qui nous enchaînent.
Ainsi nos croyances et nos habitudes représentent le premier obstacle le plus fréquent au lâcher- prise. Ces croyances nous viennent tout particulièrement des messages que nous recevons de la part de ceux qui nous entourent alors que nous grandissons.
Chaque enfant vient au monde avec un potentiel incroyable, prêt à vivre pleinement, à apprendre, à découvrir, à aimer. Bon nombre de ces croyances limitantes prennent leur source dans les messages reçus au début de la vie, même si ses parents sont compétents et aimants. Ces croyances à propos de soi et des autres constituent le cadre à partir duquel nous lisons la vie, les gens, les événements, à partir duquel nous interprétons chaque instant de nos journées.
Ayant déjà largement détaillé ce thème dans l’article – Comment lâcher prise des croyances et messages limitants ? – je vous invite à le relire en cliquant-ici.
Le deuxième obstacle au lâcher-prise consiste à faire dépendre mon bonheur des circonstances extérieures : « si mes enfants ont un bon travail, je serai heureuse » ; « Si on m’accorde la promotion que je souhaite au travail, alors tout ira bien pour moi », et ainsi de suite. De cette manière la personne n’est jamais heureuse car la vie ne nous accorde pas tout ce que nous désirons. Lorsque je suis capable de lâcher prise de mes projets sur l’autre, enfin je suis libre. Ainsi, inspirons-nous de l’histoire suivante : Un vieux sage était interrogé sur sa vie. Il identifiait trois étapes importantes dans son existence et les résumait de la manière suivante : « À vingt ans, je n’avais qu’une prière : « Mon Dieu, aide-moi à changer ce monde si malade. » Vingt ans durant, je me suis battu comme un lion pour constater qu’en fin de compte rien n’avait changé.
À quarante ans, je n’avais qu’une seule prière : « Mon Dieu aide-moi à changer ma femme, mes parents et mes enfants !» Pendant vingt ans, j’ai lutté comme un fauve pour constater qu’en fin de compte, rien n’avait changé.
Maintenant, j’ai soixante ans et je n’ai qu’une prière : « Mon Dieu aide-moi à me changer moi- même » … et, ô miracle ! voilà que le monde change autour de moi !»
Voilà l’effet du lâcher-prise.
Le troisième obstacle est la codépendance. La codépendance est une préoccupation extrême, émotionnelle, sociale et parfois physique à propos d’une personne ou d’un objet.
La personne codépendante se focalise sur les besoins des autres, elle tente de prendre la responsabilité de contrôler leurs pensées, leurs émotions et leur comportement, en vue de se procurer pour elle-même la sécurité, l’acceptation et l’estime d’elle-même.
Elle tente de « sauver », de « réparer » les autres, alors qu’elle ne prend pas soin d’elle-même, elle n’arrive pas à dire non, elle se laisse manipuler.
Le quatrième obstacle est relié aux buts que nous nous fixons pour nous-mêmes. Les buts sont importants, ils donnent une direction à nos efforts, ils structurent nos jours, ils motivent l’effort. Le problème majeur lié aux buts, c’est qu’ils peuvent devenir si importants dans nos vies que nous nous confondons avec eux et que, lorsque nous devons renoncer à les atteindre pour une raison ou pour une autre, nous nous agrippons à eux, nous n’arrivons pas à lâcher prise. Ce n’est pas le fait d’avoir des buts qui est problématique, c’est la force de l’attachement à ces buts.
Le grand sage chinois, Tranxu, écrivait : « Lorsque l’archer vise la cible pour son plaisir, il dispose de toutes ses capacités ; lorsqu’il vise la cible en vue d’obtenir une boucle de bronze, il est déjà nerveux ; lorsqu’il cherche à obtenir le prix en or massif, il devient aveugle, il voit deux cibles, il n’est plus lui-même. Sa compétence n’a pas diminué, simplement il est divisé par le prix qu’il cherche à obtenir. Il pense plus à gagner qu’à atteindre la cible et le besoin de gagner le vide de son pouvoir. »
Aller vers un but tout en lâchant prise, voilà la solution. Être ouvert au fait qu’il y aura peut-être à modifier ses buts, à renoncer à ses buts, à en changer. L’impermanence de la vie demande cette capacité.
Reconnaître les buts qui troublent la paix de mon esprit, c’est me poser les questions suivantes : Quels sont les buts que j’ai dans ma vie ? Ces buts sont-ils toujours cohérents avec ce que je cherche à vivre ? Qu’est-ce que je sacrifie pour tenter d’atteindre ces buts ? De quels buts puis-je « lâcher prise » ?
Le cinquième obstacle au lâcher-prise réside au niveau des émotions négatives que l’on peut nourrir, comme le ressentiment, la rancune, la haine, le désir de vengeance ou encore la peur. Pour aller vers le lâcher-prise des sentiments négatifs, quatre étapes sont nécessaires :
- devenir conscient de nos sentiments négatifs, les identifier, les nommer.
- réaliser que ces sentiments sont en nous, qu’ils n’ont rien à voir avec la réalité. Rien au monde ne peut nous « rendre » malheureux, ni un événement, ni une situation, ni une personne ; c’est nous-mêmes, à cause de nos attentes, parce que nous nous agrippons à nos illusions, à des buts irréalistes, que nous nous rendons malheureux.
- ne pas s’identifier avec le sentiment négatif. Ce sentiment n’a rien à voir avec notre être essentiel. Je ne suis pas en colère, mais plutôt, il y a de la colère en moi en ce moment.
- ne pas attendre que les choses changent, que notre partenaire change, que notre employeur change, que nos enfants changent…
Le sixième type d’obstacle au lâcher-prise réside dans l’impossibilité de terminer des situations, de se séparer, de laisser derrière soi ce qui n’a plus lieu d’être. Tant de gens entretiennent leurs plaies psychologiques, les empêchent de se cicatriser, refusent de guérir de ce qui a été douloureux dans leur vie pour pouvoir avancer vers ce qui vient, vers ce qui est nouveau.
Ces six obstacles sont parmi les plus importants qui maintiennent l’être humain dans l’inconfort, dans le mal-être et parfois dans une vie difficile. Or chacun d’entre eux peut être surmonté !
Comment se libérer des obstacles au lâcher-prise ?
Même si parfois une psychothérapie est recommandée, il n’en reste pas moins que tous ceux qui ont dépassé leurs difficultés et changé positivement leur vie ont pris un jour la décision de laisser derrière eux ce qui leur paraissait négatif et ont porté attention sur la vie qu’ils désiraient pour eux-mêmes.
Si nous nous répétons : « Jamais je n’arriverai à lâcher prise !» « Ce qu’il m’a fait est trop terrible, jamais je ne pourrai lui pardonner !» Alors nous sommes pris dans l’impossibilité d’agir dont nous nous persuadons à longueur de journée.
Au contraire, si nous disons : « Lorsque je pense à cette expérience, je ressens le calme. », nous mettons en route le processus que nous désirons, car nos pensées et nos paroles vont dans la direction que nous désirons prendre.
Il est essentiel de rester centré sur ce que nous voulons plutôt que sur ce que nous voulons abandonner, ce dont nous voulons lâcher prise . Notre cerveau préfère les affirmations aux négations, ainsi il est plus avantageux de dire : « Je suis capable de lâcher prise. Je vais vers une grande paix intérieure. » plutôt que : « Je ne veux plus ressentir de colère contre untel ».
Quand nous examinons ce que nous croyons être impossible, nous pouvons changer cette croyance. Personne ne peut faire cela à notre place, nous seuls en avons le pouvoir et la responsabilité.
En ce qui concerne les affirmations voici quelques règles simples pour les construire : Elles doivent être formulées au présent, à la première personne du singulier. (On ne peut pas affirmer pour quelqu’un d’autre) et doivent être brèves et avoir un sens pour soi-même.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’une affirmation ne change pas une croyance de base, ce n’est pas son but ; au contraire, elle change positivement le ressenti émotionnel lié à cette croyance.
Lâcher prise est nécessaire pour vivre pleinement le moment présent, pour éviter de ressasser un passé mort et de se soucier d’un futur imaginaire. Si beaucoup sont persuadés de cela, il n’en reste pas moins que la pratique du lâcher-prise n’est pas toujours aisée.
Lâcher prise à l’aide de la visualisation
Parmi les « outils » qui facilitent le lâcher-prise, la visualisation peut être très utile. Cette technique s’appuie, en situation de détente corporelle, sur la représentation d’une image, de ce dont on cherche à lâcher prise, puis d’un moyen symbolique d’accomplir ce lâcher-prise. En portant son attention sur cette image, en lui accordant une énergie positive, elle peut devenir réalité en soi.
Afin de favoriser l’état de détente propice à la visualisation, accordez-vous un moment calme dans la journée pendant lequel vous ne serez pas dérangé(e) pendant 15 à 20 minutes environ. Adoptez une position confortable et prenez conscience de votre respiration (respirez régulièrement en inspirant par le nez et en expirant par la bouche – une expiration plus lente et plus longue que l’inspiration participera à calmer le corps et l’esprit.)
Imaginez que tout votre corps se détend de la tête aux pieds, et prenez lentement conscience de cette détente. C’est dans cet état de relaxation du corps et de l’esprit, qu’il est possible de commencer la visualisation.
Sylvie Pronost, sophrologue.
(Source d’inspiration pour l’écriture de cet article : Lâcher prise, de Rosette Poletti et Barbara Dobbs)
Pour aller plus loin,
à écouter : Relaxation guidée Amener le calme
Relaxation guidée Le Lâcher-prise
à lire : L’article Apprendre à lâcher prise
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