Lien homme-animal : des bienfaits reconnus

L’homme a toujours côtoyé les animaux, au départ afin de les chasser ou les élever pour les manger, puis de les utiliser comme aides aux travaux de force, enfin comme compagnons. L’homme et l’animal sont indissociables. Il est donc normal que nous ayons envie et besoin de vivre à leurs côtés.

La sélection naturelle ou forcée des animaux devenus domestiques et familiers en est la conséquence. Cette domestication a apporté à l’animal sa capacité de vivre à nos côtés et d’accepter, souvent, nos contraintes, qui sont nombreuses, ne serait-ce que la limitation de leurs territoires. Nos modes de vie sont de plus en plus citadins et nous pourrions vivre sans les animaux, mais pourtant…

En effet, 65 % des foyers français auraient au moins un animal de compagnie : ce n’est pas rien ! Voilà pourquoi, depuis quelques années, des techniques sont mises en place pour profiter de ces bienfaits : l’animal devient alors médiateur…

Ronronthérapie et câlinothérapie : une interaction positive pour l’homme

ronrontherapie antistressAujourd’hui, les animaux nous apportent de nombreux bienfaits, reconnus par les scienti­fiques. En effet, il est prouvé que leur contact fait baisser la tension, déstresse, aide les per­sonnes en dépression, les personnes âgées… On parle même de câlinothérapie, dont cer­tains pays comme le Japon en ont fait un vrai business : on peut y louer un chien pour quelques heures !

Les chats ne sont pas en reste puisque les scientifiques se sont aussi intéressés à la ron­ronthérapie. Le ronronnement du chat a en effet une fréquence qui nous rassure, et avoir un chat qui ronronne sur nos genoux ou dans nos bras nous rend heureux. Cette ronron- thérapie est aussi bénéfique pour l’homme que la câlinothérapie. D’ailleurs, certains chats sont utilisés comme médiateurs auprès de per­sonnes en situation de handicap ou de per­sonnes âgées. Les propriétaires de bars à chats l’ont très bien compris, et ils se développent dans le monde entier pour offrir aux clients un petit moment d’interaction.

Mais qui demande quoi dans cette relation ?

Nos relations avec les animaux sont intéres­sées : nous, les humains, en attendons quelque chose. En effet, c’est nous qui décidons de vivre à leur contact. Et eux, le veulent-ils vraiment ? Car, si l’animal domestique vient spontané­ment au contact de l’homme (d’ailleurs, dans le processus de domestication, on ne sait pas qui est venu vers l’autre initialement), la recherche du contact animal est liée à notre souhait : nous choisissons d’avoir un chien, un chat, un lapin ou autre.

Quelles sont nos motivations ? Elles peuvent être diverses comme de disposer d’un compa­gnon dans notre vie, une volonté de recréer une cellule familiale ou simplement des rela­tions sociales. L’animal peut aussi être un appui en cas de difficultés de la vie ou autres. L’animal est simple, il est vrai, il ne juge pas, il entre en relation sur la base de notre vraie nature. On ne se cache pas devant son animal, ce n’est pas néces­saire. Il est à la fois compagnon, confident, thérapeute parfois, révélateur de situations, modéra­teurs de relations entre autres.

L’anthropomorphisme… tellement humain !

La nature humaine projette sur l’animal ses propres modèles de vie. C’est normal dans la mesure où nous sommes élevés par des humains et utilisons des raisonne­ments et analyses correspondant à notre humanité. Cet anthropomorphisme est intimement lié à notre nature et nos pro­jections.

Et il s’affiche de plus en plus : dans les livres pour enfants, dans les peluches (à commencer par les nounours, qui ne ressemblent guère aux vrais ours), au cinéma… Concernant ce dernier point, les films et les dessins animés offrent une représentation de l’animal avec des traits humanisés (par exemple, un chat qui marche debout : Gros Minet, avec Titi). Il est le reflet de ce que nous aimerions trouver chez lui. Nous sommes tellement imprégnés par les médias que leur influence peut aussi modifier nos raisonnements.

En effet, notre mode de pensée nous permet de transposer des concepts que nous ne maî­trisons pas et même d’expliquer certains com­portements animaux par nos propres fonc­tionnements, que nous connaissons mieux. Nous disons souvent que notre animal « est jaloux » ou qu’il « se venge » dans un com­portement de réaction à quelque chose qui s’est passé : ce sont des concepts et des mots purement humains.

Cependant, cet anthropomorphisme peut entraîner des excès dans la relation, par des effusions et sollicitudes excessives auxquelles l’animal ne sait répondre. Ces besoins nous font agir parfois envers notre animal comme nous agirions avec d’autres humains ou des enfants. Cela part d’un bon sentiment mais l’animal ne peut réagir qu’avec ses propres codes et son psychisme, qui est différent du nôtre.

Prenons un exemple : je trouve mon animal mignon, il crée chez moi une envie de protection, voire de surprotection. Cela signifie que je pardonne des écarts qui n’ont pas de signification pour moi, alors que, pour mon animal, cela en a beaucoup. S’il me pousse un peu, ne répond que quand il en a envie…, cela signifie qu’il prend un peu le pouvoir sur moi et se sent autorisé à aller plus loin la prochaine fois. N’oublions pas que ses codes ne sont pas les nôtres.

Cette proximité de l’animal, qui nous accom­pagne tous les jours, peut aussi servir dans l’accompagnement des personnes plus au travers de la médiation animale ou thérapies assistées par l’animal.

Les thérapies assistées par l’animal

Nous l’avons vu, les animaux domestiques exercent une action positive sur notre bien- être. (…) C’est pour cela que beaucoup d’activités sont développées autour de l’animal. Hormis la ronronthérapie, la médiation animale a le vent en poupe. De nombreuses associations organisent des visites d’animaux chez les personnes âgées en maisons de retraite. Ces visites se révèlent très positives pour les résidents car non seulement cela constitue une animation mais en plus l’animal, le plus souvent un chien, vient au contact de la personne, l’« écoute », lui permet de raconter des éléments de son passé… L’intervention auprès des personnes atteintes d’Alzheimer est aussi bénéfique car le chien ramène la personne dans la relation à l’autre.

Eduquer les enfants à la relation à l’ani­mal est important car ils ont besoin d’ap­prendre à respecter l’autre. Cela signifie découvrir un être vivant, qui communique différemment, qui a des besoins différents.

Les enfants sont spontanément attirés par les animaux, en particulier s’ils y sont confrontés dès leur plus jeune âge. Respec­ter l’animal, c’est accepter des limites : on ne fait pas n’importe quoi avec lui. Avoir un animal chez soi a des avantages pour l’enfant qui devient à la fois ami, confident, éducateur. Le type d’animal importe peu pourvu qu’il puisse entrer en relation avec l’enfant, donc sociable.

Les fermes pédagogiques permettent aux enfants d’être en relation proche avec les animaux et, parfois, de les toucher, les nourrir et donc s’impliquer dans la relation. L’animal étant un régulateur de compor­tements car il renvoie à l’essentiel et au présent, il devrait être plus présent dans les écoles.

Les zoothérapeutes (personnes formées au monde médical) interviennent aussi avec leurs animaux dans un cadre plus formel (avec des objectifs thérapeutiques) dans les maisons de retraite médicalisées et auprès des personnes et enfants handicapés ou malades. Ces actions aident à l’acceptation de la maladie et recréent du lien social entre ces personnes et même entre les encadrants.

Les animaux utilisés en zoothérapie peuvent être des chiens, mais aussi des chats, lapins, cochons d’Inde.

N’oublions pas les chiens d’assistance, chiens guides d’aveugles ou d’assistance aux per­sonnes en situation de handicap, dont l’édu­cation leur permet de faire un travail remar­quable dans l’autonomisation de personnes concernées.

La réciprocité est-elle vraie ?

Même si l’animal fait du bien à l’homme, il faut aussi que l’homme fasse du bien à l’animal. Les bienfaits ne doivent pas se limiter en termes de sécurité, santé, alimentation mais aussi sur le plan psychique. C’est sur ce point qu’il faut être vigilant vis-à-vis des animaux. Comment pouvons-nous nous assurer que nous faisons du bien à l’animal ? Il est difficilement pos­sible de répondre pleinement à cette question. En effet, l’animal, libre de ses mouvements et des contraintes que nous lui imposons, est-il intéressé par la relation avec l’homme ? Que vient-il chercher en dehors de la friandise ?

Sans contrainte, le chien, le chat, le cheval ou tout autre animal social peut avoir envie de venir au contact de l’homme par curiosité ou par affi­nité. Un cheval dans un pré qui vient voir son propriétaire spontanément, alors qu’il pourrait partir à l’opposé, est lié à celui-ci. L’attachement entre deux être sociaux est réel et positif pour l’animal. (…)

Une relation contraignante… mais respectueuse

La relation de l’homme à l’animal est indissociable, imbriquée et parfois fusionnelle. Dans la mesure où nous imposons cette relation, nous devons rester vigilants vis-à-vis de leur bien-être. Cela concerne tous les animaux qui vivent et travaillent à nos côtés.

Respecter, c’est observer et agir en conséquence. Respecter, c’est vivre à côté et non en dépendre.

par Claire Bentolila, comportementaliste animalier EPC (éthologie, psychologie, comportementalisme) et présidente de l’association OECC (Organisme européen des conseillers comportementalistes).

Site : www.comportementaliste-bentolila.fr

Vous pouvez retrouver l’article complet dans le mensuel Biocontact n° 278

Photos Unsplash

Auteur : Sylvie Pronost

Un site pour vivre mieux : relaxations guidées, outils de sophrologie et philosophie de vie. Un site antistress :)

Un commentaire

  1. Bonjour.
    Nous avons quatre chats à la maison, tous recueillis et adoptés.
    Ils sont très bien nourris et soignés et l’on s’occupe d’eux avec douceur.
    Ils ont tous été « stérilisé » pour des raisons..d’avantage en risque du sida du chat et autres maladies en côtoiement que pour éviter un risque de réelle prolifération en mise bas et naissances..
    Pour ce que vous dites et mettez, il faut savoir qu’un animal domestique ou animal de compagnie c’est notre dernier lien en relationnel avec la nature..
    Bonne journée à vous, un très bon weekend, respectueusement..Denis.

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