Peur de ne pas être « assez », peur de ne pas avoir de valeur, notamment aux yeux des autres. Ces peurs infondées sont typiquement le produit d’un processus mental.
Le mental, c’est cette cogitation incessante de la pensée qui prend l’ascendant sur le cœur et le corps, au détriment de l’intuition, de l’instinct, de la conscience d’être.
Quand vous êtes dans le mental, c’est un peu comme si vous n’habitiez plus votre corps
Comme si vous n’écoutiez plus votre cœur, ne ressentiez plus votre existence : vous interprétez la réalité, le plus souvent en la déformant, vous prêtez aux autres des intentions qui ne sont pas les leurs, vous projetez vos peurs, vos problèmes, vos doutes, vos attentes.
Ainsi vous réfléchissez les événements au lieu de les vivre. Se libérer de l’emprise du mental, c’est ressentir les choses comme elles sont, dans l’instant présent, alors que le mental ne connaît que le passé et le futur.
Votre mental interprète l’événement qui arrive, ou la parole que quelqu’un prononce, en fonction de vos connaissances, de votre vécu personnel, de vos croyances et de vos convictions sur vous, les autres et le monde. Toutes ces choses émanent du passé. Et quand le présent vous fait ressentir de la peur, c’est que vous projetez mentalement dans un futur imaginaire vos interprétations issues du passé.
Le mental vous coupe ainsi du présent et cultive votre ego.
L’ego est fondamentalement le fruit de la peur
Et ce sont aussi nos pensées qui nous amènent à nous prendre pour ce que nous ne sommes pas : le mental pousse l’ego à endosser des rôles.
Votre ego s’attache à tout ce qui vous valorise mais qui n’est pas vous : les rôles que vous jouez, les belles choses que vous possédez, vos attributs les plus flatteurs, vos succès…
Le désir renvoie à l’ego : c’est l’ego qui désire un objet, une promotion, plus d’argent … Parce qu’avec l’objet du désir, l’ego ambitionne toujours de se renforcer, se valoriser. À travers ce qu’on désire, on cherche inconsciemment à accroître notre identité ou plutôt notre sentiment d’identité.
Il faut dire qu’on tend à être confus sur qui on est, donc on ne sait pas trop comment être « plus » soi-même.
On désire alors des choses pour tenter d’exister un peu plus grâce à elles.
Quand vous désirez un vêtement, une voiture ou n’importe quoi d’autre, vous croyez inconsciemment que ce vêtement, cette voiture va ajouter quelque chose à qui vous êtes, va vous rendre spécial, intéressant, va vous apporter de la valeur. Bref, va renforcer votre identité.
C’est une quête sans fin : vous désirez sans cesse de nouvelles choses, qui ne vous apportent jamais ce que vous recherchez.
C’est également une illusion, ce sentiment que nous existons indépendamment des autres
Les bouddhistes et les hindouistes utilisent fréquemment une métaphore pour illustrer ce phénomène : c’est celle de la vague et de l’océan. Si elle avait un cerveau, la vague pourrait se voir unique, indépendante, et d’une certaine façon ce serait vrai : prenez une photo de l’océan en plan large, et choisissez une vague. Regardez bien : parmi des millions, il n’y en a pas deux comme elle, de la même dimension, de la même hauteur, de la même forme, avec les mêmes rides formées par l’eau à sa surface… Elle est absolument unique. Et pourtant, cette vague est indissociable de l’océan, elle constitue l’océan et l’océan la constitue. D’une certaine façon, elle est l’océan.
Or si je suis une vague, c’est sans doute agréable, valorisant, de me sentir une vague unique, de me sentir exister indépendamment de tout, je peux être fière d’être une belle vague… et si je cesse de m’accrocher à mon identité de vague, si je la laisse se dissiper, si j’accepte de la laisser mourir, alors je vais progressivement, lentement, me mettre à ressentir que je suis l’océan. Alors je deviens pleinement l’océan et… waouh… c’est fort, d’être l’océan…
Pour l’homme c’est la même chose : débarrassé de son ego, moins centré sur lui-même il réalise… qu’il fait partie d’un tout, d’une unité.
Si la vague est séparée de l’océan, elle disparaît, elle meurt pour de bon. Elle ne savait pas que l’océan, c’était elle.
Sylvie Pronost
(Source d’inspiration pour l’écriture de cet article : Et tu trouveras le trésor qui dort en toi, de Laurent Gounelle)
Et pour aller plus loin
Edifiant témoignage vidéo de Laurent Gounelle Devenir pleinement soi-même
L’article : Comment lâcher prise des croyances et messages limitants ?