J’ôte mes chaussures : la chaleur du sable, l’humidité de la rosée sur l’herbe, le dénivelé qui m’oblige à faire des efforts pour me maintenir en équilibre me rappellent des souvenirs d’enfance. La marche sur ce terrain meuble fatigue et m’impose un rythme régulier. Mon pied s’enlise, se déroule péniblement. Cependant, il obéit à sa physiologie naturelle. Je sens mes talons, puis la voute plantaire se dérouler. Mes orteils s’écartent pour chercher une meilleure prise et assurer ma progression. Cet enchaînement redonne de la mobilité à toutes mes articulations, les libérant des contraintes et tensions inutiles imposées par mes chaussures. Je retrouve ma liberté de mouvement du talon aux orteils.
Ma respiration se cale sur le rythme imposé par l’effort. Régulière, elle trouve son rythme naturel. Je prends conscience de mon souffle, de cette vie qui se donne à moi, instant après instant, en abondance et sans compter. Et c’est tout mon corps qui respire, qui s’éveille.
Mes sens aussi sont en éveil. L’œil décèle des traces de vie : des puces des sables sur la dune bretonne, le terrier creusé par un lapin, des chardons sauvages, une végétation précieuse et rare…. Mon oreille perçoit le ressac de la mer assourdi par le sable et charrié par le vent. Du nez, j’hume les embruns et l’odeur des algues échouées çà et là. Ma peau perçoit le souffle du vent, la chaleur du soleil. Tous mes sens palpitent, c’est comme si je découvrais leur fonction, leur puissance, leur présence.
Loin des odeurs habituelles de la ville, je me déconnecte, comme propulsée hors du temps. Le décor est propice à l’enfouissement du tumulte intérieur.
Les collines de sable sculptées par le vent et la mer inspirent ce voyage intérieur. Les contournements, montées et descentes obligent à rester humble. La perte de repères me confronte à ma vulnérabilité.
Le décor est bosselé, tout en sable et herbes folles et mon imaginaire se met en route. Je suis Lawrence d’Arabie, Cléopâtre et Alexandre…
Car la dune se conquiert, avant d’offrir en retour cette sensation de liberté.
Sylvie Pronost
Merci c’est du vécu 😉 Belle fin de semaine 🙂
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Très joli…. Bel après-midi
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