Perdus dans l’action, la pensée, le souvenir, l’anticipation, dans un monde de problèmes, nous avons oublié ce que les pierres, les plantes et les animaux savent encore. Nous avons oublié comment être calmes, nous-mêmes, être là où se trouve la vie : ici et maintenant.
Voyez comme chaque animal, chaque végétal est tout à fait lui-même. À la différence des humains, il ne s’est pas scindé. Sa vie ne dépend pas d’une image mentale de lui-même, il ne se soucie pas de la protéger ni de l’améliorer. L’animal est lui-même. La fleur est elle-même.
Tout, dans la nature, est uni non seulement en soi, mais aussi à la totalité. Rien ne s’est retiré de la trame de l’univers en proclamant une existence séparée : « moi » et le reste de l’univers.
En ne percevant la nature que par le mental, nous ne pouvons sentir sa vitalité, son état d’être. Nous n’en voyons que la forme, sans prendre conscience de la vie qui bat à l’intérieur. Notre pensée réduit la nature à une commodité utile à la recherche du profit ou de la connaissance, ou à quelque autre but utilitaire. Ainsi, la forêt amazonienne devient bois d’œuvre ; l’animal, un » minerai » ; la montagne, un objet d’exploitation ou de conquête.
« La contemplation de la nature peut vous libérer de ce « moi », le grand fauteur de troubles. » écrit l’écrivain Eckhart Tolle.
Ainsi, profitons des vacances pour ralentir et portons notre attention aux sons de la nature, nombreux et subtils : le bruissement des feuilles au vent, le ressac de la mer, l’œil curieux d’un lapin dans les dunes.
Par-delà les sons, il se passe quelque chose de plus grand que la pensée ne peut saisir. Car la pensée n’est qu’un stade de l’évolution de la vie.
La nature, elle, baigne dans un calme innocent, préalable à la venue de la pensée. L’arbre, la fleur, le lapin, la pierre n’ont pas conscience de leur beauté. Ils sont.
La façon la plus intime et la plus forte de nous relier à la nature consiste à prendre conscience de notre respiration et à apprendre à y maintenir notre attention.
Portons attention à notre respiration et prenons conscience du fait que nous n’y sommes pour rien. Ainsi, notre mental bruyant se retire. Le calme intérieur s’installe en nous. Par ce calme, l’homme dépasse la pensée et accède à une présence consciente.
C’est son cadeau à la nature.
Seul le calme intérieur donne accès au calme des pierres, des plantes et des animaux.
Alors, profitons de ces vacances, allongés dans les dunes, marchant dans un sous-bois, ou après avoir gravi un pic, et contemplons la nature. Accordons-lui notre respect par une présence entière.
Savourons chaque seconde et sentons-nous vivre.
Sylvie Pronost, sophrologue.
(Source d’inspiration pour l’écriture de cet article : L’art du calme intérieur, d’Eckhart Tolle)
Photos Unsplash
Merci Katy pour ce partage : il ne doit pas être très fréquent « d’héberger » des faucons crécerelles et de pourvoir les observer 🙂
Pour rester dans le thème, je vous propose l’enregistrement de Christophe André :
http://www.franceculture.fr/emissions/trois-minutes-mediter/contempler-la-nature
Et comme il le dit : » Soyez présent à votre vie. »
Belle semaine, Sylvie
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Savoir vivre l’instant… un bonheur essentiel dont on a souvent perdu le si simple chemin…
La présence d’un nid de faucons crécerelles sous le très haut toit de ma grange et surtout l’observation de la (faible) activité des deux petits tombés dudit nid et relogés sur le toit de ma véranda, me permet d’interrompre de temps à autre mes activités journalières pour une béate contemplation…. un régal de l’esprit enfin au repos et des yeux !
Merci pour ce texte qui, comme une ample respiration, nous rappelle ce qu’est vivre… 🙂
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https://arbrealettres.wordpress.com/2016/06/20/la-presence-kathleen-raine/
😉
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