La puissance de la mantrathérapie

mantratherapieLa mantrathérapie allie la tradition médicale tibétaine et la spiritualité bouddhiste pour restaurer la santé, appréhendée comme un réseau de vibrations et d’harmoniques des constituants psychophysiques du corps et de l’univers.

L’origine des mantras se confond avec la légende. Leur histoire remonte à des temps immémoriaux, à l’époque où des sages, d’apparence humaine mais venus d’une autre dimension et dotés d’un corps de lumière, habitaient les royaumes himalayens du nord-ouest du Tibet et de l’Inde, au pied de la montagne des dieux, le Kailash. Le pouvoir secret de guérison par l’utilisation des mantras est censé provenir de l’énergie thérapeutique que ces sages d’autrefois insufflèrent dans des formules  transmises par la suite aux drangsong, « les hommes droits ». Ancêtres des Tibétains, ces méditants vivaient dans des grottes retirées à des altitudes élevées ou dans les forêts sauvages, cultivant des états de profonde absorption méditative.

La médecine des mantras, première médecine d’Asie

La première médecine d’Asie fut donc une médecine des mantras, fondée sur la science de formules sacrées qui rétablissent la santé en restaurant l’équilibre du corps énergétique. L’histoire médicale fait remonter l’art de guérir par les mantras à 3 900 ans av. J.-C., en se basant sur un corpus de connaissances, transmis de génération en génération par les fondateurs de la première religion du Tibet, le bön. Ce mot signifie « réciter » et les bönpo sont les prêtres effectuant des rituels impliquant la récitation de mantras reçus des drangsongs, selon l’his­torique proposé par le Dr Nida Chenagtsang, spécialiste mondial de médecine tibétaine. Plus tard, lorsqu’au VIIIe siècle le bouddhisme devint religion d’Etat au Tibet et supplanta le bon, de nombreux érudits traduisirent les textes bouddhistes. La première encyclopé­die de médecine tibétaine, L’essence d’am­broisie, fut ainsi adaptée de l’original sanskrit (langue de transmission de l’enseignement de Bouddha) à la culture médicale tibétaine préexistante. Elle présente une compilation d’environ 100 000 formules de soin ayant fait leurs preuves dans le traitement de diverses pathologies.

La source de la mantrathérapie est donc attestée à la fois dans le bön, le bouddhisme et la médecine tibétaine, qui fusionne ces deux traditions. Cet ancrage historique multiculturel est reflété à l’heure actuelle dans la manière même dont les mantras arrivent en Occident, transmis tant par des lamas bouddhistes que par des lamas bönpos et des médecins tibé­tains.

Mantrathérapie et sciences internes du bouddhisme

Mantra est un mot sanskrit, composé de deux racines, man, désignant « l’esprit » (manas), et tra, radical verbal signifiant « pro­téger ». Le mantra est donc une formule qui « protège l’esprit ». De quoi faut-il le protéger ? De la souffrance et de l’ignorance, la souffrance étant le symptôme physique et mental de l’ignorance de l’esprit qui, faute d’un entraîne­ment à la méditation, méconnaît d’une part sa nature aimante et lumineuse, d’autre part la réalité interdépendante du vivant.

L’étymologie même du mot mantra nous conduit donc au cœur d’une pratique de soin inspirée des sciences internes du bouddhisme. La fonction première de la médecine des man­tras est en effet d’éliminer la souffrance à tous les niveaux de la personne, physique, émotion­nel et psychique. Sa deuxième fonction, d’ordre cognitif, développe la clarté de l’esprit. Car l’ab­sorption méditative par les mantras conduit aux strates subtiles du continuum corps-esprit, qui canalisent l’énergie de sagesse et d’amour de la vie universelle. C’est à ce plan que se mani­feste le pouvoir de guérison des sons.

mantras guérir stressSelon le principe bouddhiste d’interdépen­dance, tout est relié et chaque organe corres­pond à une vibration spécifique qui résonne au plan physique humain mais aussi, par exemple, dans la structure végétale (raison pour laquelle les plantes guérissent) et planétaire (sujet d’étude de l’astroscience tibétaine). Des points d’énergie du corps, reliés à des sons spéci­fiques, sont classés dans des tables de corres­pondances avec les jours lunaires et les mai­sons zodiacales. Lorsque la vibration d’un organe malade entre en phase avec la vibration d’un mantra de soin approprié, il peut être guéri. La mantrathérapie définit donc la santé comme un état d’équilibre des constituants psychophysiques du corps et de l’univers, appréhendés comme des réseaux de vibrations et d’harmoniques (superposition d’une infinité de fréquences multiples du son fondamental).

Il serait réducteur de ne pas situer la mantrathérapie dans ce contexte des sciences internes bouddhistes, au risque de l’assimiler à un réper­toire de formules magiques. On l’a encore peu testée en laboratoire et les recherches à son sujet commencent à peine à l’explorer.

Renom­mée Tibetan Sound Méditation (TSM) au Centre de médecine intégrative de l’université du Texas, la mantrathérapie a fait ses preuves dans le traitement de patientes atteintes de troubles cognitifs consécutifs à des cancers du sein récidivants. David Servan-Schreiber cite les recherches du Pr Luciano Bernardi, de l’université de Pavie, en Italie, qui prescrivit à des patients, novices en méditation, le mantra le plus connu du bouddhisme tibétain, Om Mani Padme Hum. Il en résulta une mise en cohérence rapide des biorythmes autonomes du corps (respiration, cœur, tension artérielle) grâce à la répétition de cette formule.

Guérison de soi, guérison du monde

La vision holistique de la physique quan­tique ouvre certainement des voies inédites de recherche sur le pouvoir thérapeutique des mantras, puisqu’elle démontre que tout est énergie et vibration, que l’ADN lui-même est constitué comme un langage et qu’il peut donc être reprogrammé par la récitation de mantras. Mais, en attendant d’être étayée par un corpus de preuves, la médecine des mantras permet non seulement de résoudre des pathologies résistant aux traitements  conventionnels mais aussi de découvrir en soi le plus puissant des antidotes à la maladie.

C’est la base éveillée de l’esprit qui commu­nique une formidable énergie d’auto guérison et de transformation car elle est l’expression de la sagesse et de la bonté primordiales, dans la non-séparation entre vie individuelle et vie universelle. La gratitude, l’altruisme et la com­passion peuvent alors se développer, une fois reconnue l’interdépendance et la solidarité foncière de toutes les formes de vies, humaines et non humaines. Or les recherches en neuro­sciences ont démontré les nombreux béné­fices thérapeutiques de ces qualités : réduction des hormones du stress, développement de l’immunité et de la cohérence cardiaque, modi­fication positive de la structure du cerveau.

Cette déclaration du dalaï-lama à propos de la médecine tibétaine s’applique donc tout particulièrement à la mantrathérapie, voie de guérison de soi et de guérison du monde par l’éveil de la conscience : « Aujourd’hui, alors que nous sommes confrontés à une époque de catastrophes inédites ainsi qu’à des épi­démies et des maladies dévastatrices, il est nécessaire d’œuvrer pour trouver des solutions qui apporteront au monde la paix et la guérison. C’est ma conviction que certaines de ces approches, soi-disant nouvelles, peuvent être trouvées dans les savoirs et les sagesses ancestrales. J’espère très sincèrement que la médecine tibétaine, alliée au bouddhisme, pourra contribuer à la santé et à la guérison de l’humanité. ».

par Sofia Stril-Rever,

Enseignante spirituelle, écrivain et biographe du dalaï-lama avec qui elle a co-signé 4 livres, dont son appel à la jeunesse Faites la révolution (éd. Massot). Elle organise les enseignements du Dr Nida Chenagtsang, donne des formations en mantrathérapie et anime le programme Better We, Better World au jardin de la Paix, en vallée de l’Eure, près de Paris. Elle a enregistré le CD de mantras sacrés Dakini produit par SomeTimeStudio.

Vous pouvez retrouver l’article complet dans le mensuel Biocontact n° 304 de septembre 2019

Pour aller plus loin,

A écouter : L’expérience du sacré à travers le Kalachakra avec Sofia Stril-Rever, dans l’émission LES RACINES DU CIEL, animée par Frédéric Lenoir et Leili Anvar sur France Culture.

et sur You tube, la réponse du dalai-lama sur la signification du mantra Om Mani Padme Hum

Photos Unsplash

Auteur : Sylvie Pronost

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2 commentaires

  1. Merci Françoise pour ton commentaire, et pour citer l’auteure : »La vision holistique de la physique quan­tique ouvre certainement des voies inédites de recherche sur le pouvoir thérapeutique des mantras, puisqu’elle démontre que tout est énergie et vibration… »
    Belle journée ensoleillée,
    Sylvie.

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  2. Merci Sylvie pour cet article clair et précis qui m’a permis d’apprendre beaucoup de choses très intéressantes.
    Il est urgent d’entrer dans cette vision de notre univers… dont la source est ancestrale !

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